2012. június 28., csütörtök

La vie d'une autre - Holdudvar, Margitsziget, Budapest, 2 juillet, á 21h




L'HISTOIRE :
Marie, 40 ans, se reveille en pensant qu'elle en a 30. Elle a oublie 10 ans de sa vie. Elle se reveille au debut d'une histoire d'amour qui en fait se termine. Elle se reveille et elle a quatre jours pour reconquerir l'homme de sa vie.

"Un beau récit métaphorique."

Pour son premier long-métrage, adapté (plutôt librement) du roman éponyme de Frédérique Deghelt, Sylvie Testud signe un film maîtrisé, mais surtout très sincère. A la vue de la bande-annonce, on pourrait croire que La vie d'une autre est un film triste, dramatique, voire pesant. Eh bien il n'en est rien, Sylvie Testud ayant choisi à maintes reprises de jouer la carte de l'humour et de la légèreté. Ces nombreux instants de comédie sont portés par une Juliette Binoche lumineuse qui, dans un registre plus inhabituel qu'à l'accoutumée, parvient une nouvelle fois à surprendre. Son jeu fait une nouvelle fois merveille, nous offrant une Marie oscillant entre vulnérabilité, force, espièglerie et, parfois, douleur. Face à elle, Mathieu Kassovitz incarne un personnage plus en retrait mais qui, en quelques instants, peut passer de la colère à la tendresse. Une composition intense et toute en nuances.
Les deux comédiens, parfaitement dirigés par Sylvie Testud, offrent d'ailleurs l'espace d'une séquence un très beau moment de cinéma où leur complicité à l'écran transpire littéralement. L'émotion naît alors, pour ne plus lâcher le spectateur. Bien filmé et éclairé, La vie d'une autre est avant tout un beau récit métaphorique où l'important n'est pas de comprendre comment Marie a pu oublier quinze années de sa vie mais comment va-t-elle reprendre le chemin de son existence. Et cette histoire de trouver un écho en chacun de nous : si l'on pouvait revenir en arrière, ferions-nous les choses différemment ? Accorderions-nous plus de place à nos proches ? Bref, les questions du droit à la seconde chance ou du sens que l'on donne à sa vie sont ici abordés avec finesse et dans toute leur complexité. Une raison supplémentaire pour ne pas manquer ce joli premier film.
 
Jérôme BEALES - 
La critique d'Excessif

6 soirées, 6 films fr.